Dr Michel TRIANTAFYLLOU
Président du SPEP
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
NON au fichage des patients hospitalisés en Psychiatrie !
Le Syndicat des Psychiatres d’Exercice Public (SPEP) est profondément choqué par la parution du Décret N° 2019-412 du 06 Mai 2019 autorisant le traitement de données à caractère personnel relatives au suivi des personnes en Soins Psychiatriques Sans Consentement.
Ce décret autorise le fichage de données personnelles concernant les personnes hospitalisées aussi bien sur décision du Représentant de l’Etat que celles sur Décision du Directeur de l’Etablissement ou sur Demande d’un Tiers et ce pour une durée de trois ans, ce qui dépasse le plus souvent le temps de leur prise en charge.
Ce Décret, qui s’inscrit dans la lutte contre la radicalisation, renforce l’amalgame déjà ancien entre maladie mentale et dangerosité et l’étend même à la dangerosité terroriste.
Les personnes hospitalisées sans consentement en Psychiatrie seraient-elles ainsi considérées comme suspectes au terrorisme ? Et les personnes hospitalisées après une tentative de suicide le seraient-elles aussi ?
Et que dire de l’avenir de la relation de confiance entre les patients pris en charge et leurs Psychiatres traitants ?
Le SPEP s’est engagé depuis longtemps sur le terrain de la recherche des liens éventuels entre Psychiatrie et radicalisation en organisant, par l’intermédiaire de la société scientifique avec laquelle il est lié (Ancre Psy), trois congrès successifs à ce sujet en 2015,2016 et 2017. Aucun lien de causalité n’a été ce jour établi de manière scientifique entre troubles psychiatriques et radicalisation à visée terroriste.
Le SPEP condamne cet amalgame scandaleux. Non ! Les personnes souffrant de troubles psychiques ne sont pas des suspects. Ils sont des citoyens qui souffrent et qui nécessitent des soins et pas la stigmatisation induite par ce Décret.
Le 09 Mai 2019
Dr Michel TRIANTAFYLLOU
Président du SPEP